Les hordes de barbares
Ce sont celles des harceleurs en bandes organisées qui exercent une surveillance quasiment H/24 et manifestent une présence insolente et appuyée destinée sans doute à entrainer la cible dans une spirale paranoïde. Mais elles servent aussi à mettre en place des instruments de torture qui à un moment ou un autre entraineront la mort et dans de sales conditions.
Les méthodes de base du harcèlement en bandes ont été décrites dans ces blogs. Elles sont un danger pour toutes les femmes du monde et méritent une attention toute particulière.
En Islande, pays qui a la réputation de traiter les femmes sur des bases d’égalité, on aurait pu s’attendre à un respect d’habitude et sans distinction de genre.
Là encore, il n’en a rien été. Le suivi et la surveillance qui permettent la malfaisance et les empêchements de cible, se sont révélés constants et jusque dans la bibliothèque de la ville, où mes accès internet étaient bloqués .
Contrairement à ce qui se passe en France, peu de femmes semblent participer à ces exercices de poursuite d’une cible dans la rue . En 12 jours, je n’en avais repéré que deux .
Les méthodes utilisées dans la rue par les grands gars islandais sont les mêmes que partout. Elles allient le repérage par des désœuvrés , des chauffeurs de taxi , des gamins, des vigiles de magasins et la transmission d’infos par portable de chaque maillon de la chaîne humaine qui suit le parcours de la cible à des carrefours.
1) Ce jour- là , le premier suiveur repéré avait essayé d’ouvrir mon sac à dos à la hauteur de la peinture murale des nœuds de cravate : un quadra avec un air de cadre moyen. Il avait récidivé avant de finalement prendre la fuite en courant.
Plus haut j’avais noté celui (1) qui m’attendait à la gare de bus Hlemmur, à son empressement à téléphoner après m’avoir aperçue. Mon appareil photo l’avait fait s’engouffrer dans le bâtiment que j’avais dépassé au profit de la station d’arrêt suivante du bus 15.
Là un autre attendait de l’autre côté de la rue , en apprenant le numéro de l’immeuble par cœur. Mon appareil photo l’avait fait partir.
Dans le bus vide, assis tout au fond , le prochain était installé avec sac à dos. Il était descendu derrière moi à Grensasvegur, s’étirant dans tous les sens en attendant de voir ma direction. Et il m’avait suivie vers le centre commercial, se cachant derrière les voitures comme un gamin, pour ré-apparaître toujours un peu plus loin. Un vrai jeu d’idiots.
2- Pour arriver à Akureyri en passant par une piste de graviers, il fallait dix heures de bus. Sur place j’étais attendue et j’avais été suivie par un- encore- quadra à casquette (3) , le regard assuré et content de lui. Seul mon appareil photo lui avait fait tourner la tête et très rapidement , le coin de la rue.
Au restaurant Eldbjörg, le patron était venu tripoter le radiateur qui se trouvait près de moi et qui était naturellement fermé en cette période d’été. Cela lui avait donné l’occasion de me dévisager sans retenue, avant de dire quelques mots à l’employée et de quitter le lieu. Et j’étais restée, la seule de tous les clients, avec mon assiette vide devant moi. Pas d’offre de dessert ni de café. Contrairement aux autres, j’avais été payer à la caisse.
A l’entrée de la rue où je logeais, le dernier harceleur de la journée attendait. Selon la méthode habituelle, me voyant approcher , il avait vite sorti son portable , alternant pianotage et surveillance rigolarde . cela semblait l’amuser. Et hop : une photo qu’il n’avait pas pu venir.
Je craignais, bien sûr que le repérage de ma destination serve à transporter à proximité de ma chambre, le matériel ad hoc pour le matraquage continu du cerveau. Sans doute un logiciel envoyé en fichier attaché et à mettre en œuvre sur un appareil relais .
C’était vraisemblablement le cas. Les coups électriques au cerveau avaient commencé à 2h20 avec un espacement de 2 , 3 et 5 minutes et avaient duré jusqu’à 4h45 .
Et la chambre était trop petite pour bouger et pouvoir casser le rythme.
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